Parlez-vous de votre métier avec vos proches, avec votre famille ? Que ressentez-vous ?
Oui bien sûr, j’en parle, je fais un bon métier, je nourris ma famille, je suis fier de faire ce travail.
Mon père a été aide voirie, mon petit frère est aide voirie, c’est une histoire de famille.
Cette année notre équipage a reçu 45 cartes postales de remerciement de la part de particuliers. Je les garde dans mon casier.
Comment êtes-vous arrivés en Suisse ?
J’ai grandi au Maroc mais ai toujours voulu vivre à l’étranger. J’ai beaucoup voyagé : Canada, Etats Unis, Italie, Belgique, Espagne, France, Pays Bas. Sans papier et en container.
J’ai fait plein de petits boulots, je parle italien, français, parle et écris l’arabe classique car j’ai fait des études au Maroc et je comprends toutes les langues arabes, j’ai même été traducteur pour les services de l’immigration.
Puis j’ai rencontré ma femme, trouvé un travail, nous fondons une famille, j’ai réussi mon
plus beau rêve d’enfant.
Comment imaginez-vous la suite de votre carrière ?
J’ai un projet en tête : je vais passer mon permis voiture et je devrai attendre 3 ans avant de pouvoir passer mon permis poids lourd. Durant ce laps de temps, j’ai prévu de travailler la théorie et dans 3 ans je pourrai devenir chauffeur.